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Somato-PsychoPédagogie
en détails
Somato :
Comme en ostéopathie fonctionnelle, la SPP privilégie la force d’autorégulation interne : le geste du thérapeute ne se substitue pas à la capacité du corps à s’auto-guérir, au contraire, la main est un soutien pour que le corps mobilise de l’intérieur ses ressources afin de lever les blocages.
« Laissez la force interne s’exprimer plutôt que d’utiliser une force externe nécessairement aveugle »
- Dr Sutherland, ostéopathe américain, précurseur de l’ostéopathie crânienne
En utilisant cette force de croissance du corps, ce qui se met en mouvement est ce qui est prêt à changer ; ce qui bloque informe sur les limites que la personne a dans l’instant présent, et qui sont à respecter.
Ainsi, le thérapeute en SPP accompagne la personne depuis là où elle est, à là où elle doit aller, en faisant preuve d’écoute et d’attention pour aller au rythme de la personne (à sa vitesse, dans son amplitude etc.).
Psycho :
D. Bois découvre une chose que ne véhicule pas l’ostéopathie : le fascia contient des nerfs sensitifs, il est sensible à ce que nous ressentons.
Face à un événement physique ou psychique le corps réagit par le stress : réaction d’adaptation qui permet de s’ajuster et de répondre à la situation.
Le fascia étant l’interface entre le corps et le psychisme, toute réaction émotionnelle a un impact sur le fascia, et toute réaction physique influence le psychisme. Par exemple, si les fascias se serrent, le corps se retrouve comme dans un carcan, et le psychisme est atteint par ce mal-être.
Le fascia est composé de fibres d'élastine et de collagène, dans des proportions variables en fonction de la zone concernées (ex. davantage d'élastine au niveau des poumons, mais plus de collagène pour les muscles et tendons). Ces fibres assurent leurs rôles au niveau physique et psychique : l'élastine permet à notre corps d'être souple, et à notre psychisme d'être flexible et adaptable face aux situations quotidienne ; le collagène quant à lui permet à notre corps d'être résistant, et à notre psychisme d'être stable et solide face aux difficultés de la vie.
Le bon fonctionnement du système fascial est donc indispensable pour notre équilibre psycho-émotionnel !
Ainsi, le toucher profond développé par D. Bois stimule la force de vie à l’intérieur du corps en lien avec les sphères psychiques et émotionnelles, donnant à cette méthode une dimension humaniste et existentielle (dérivée des courants psychologiques homonymes), grâce à un effet sur la personne dans sa globalité.
En SPP (comme en fasciathérapie), on ne sépare pas le soin du prendre soin. On parle ainsi de toucher de relation, de dialogue tissulaire : la main du thérapeute écoute la demande silencieuse du corps, et le point d’appui permet une négociation entre les peurs (blocages physiques et psychiques) et les potentialités (remise en mouvement physique et psychique) de la personne, dans un projet flexible et évolutif.
Pédagogie :
Bien que nous ayons tous des sensations corporelles, nous n’avons pas tous les mêmes prédispositions pour percevoir notre corps. Sentir de manière passive et être attentif à nos perceptions de façon active sont deux choses différentes.
En SPP, la perception est centrale dans la notion de soin, et pour pallier à une éventuelle pauvreté perceptive, la personne est invitée à porter son attention sur ce qui se passe sous les mains du thérapeute, et ce dernier lui apprend à décrire ses sensations : c’est la pédagogie perceptive. La personne apprend une nouvelle compétence et affine sa capacité à ressentir et à décrire sans jugement ce qui se passe en elle, aussi bien au niveau de ses perceptions externes qu’internes (par l’intéroception et la proprioception).
Cette dimension pédagogique, en apprenant à la personne à percevoir ses sensations et à leur donner du sens, lui permet d’apprendre à prendre soin d’elle-même.
Ce qui est le plus soignant, c’est la pédagogie : c’est le développement des capacités d’observation, d’analyse et de réflexion de soi-même, qui amène des prises de conscience.
Ainsi, bien que les événements de vie restent inchangés, la personne peut changer le rapport qu’elle entretient avec, et changer les effets de ces événements sur son corps et son psychisme, dans une perspective de développement.